Une précision sur l'affaire Glukstein-Sedjouk
 

Un ami s'indigne que, dans « Un aveu psychanalytique (Suite au dessous du lambertisme », Journal n°5, j'aie évoque la complicité intérieure d'un certain Filoche dans l'opération d'entrisme destructeur lambertiste contre la IVe Internationale, et me demande si je l'accuse ainsi implicitement d'avoir été lui-même un entriste et d'avoir visé la destruction de la LCR et de la IVe. Je veux bien admettre que la seule mention du caractère « intérieur » de cette complicité pouvait laisser place à une telle lecture. Je m'empresse donc de lui donner acte que Gérard Filoche n'était pas un entriste dans la LCR et qu'il a pu « en son âme et conscience » croire, en cette affaire, oeuvrer à « l'unité du mouvement trostkyste international ». Mais je n'en suis pas moins en droit de parler de « complicité intérieure » du fait que Gérard Filoche a, tout au long de cette affaire, pratiqué un fractionnisme secret, avec Lambert et un Sedjouk-Glukstein qu'il connaissait comme un entriste. Qu'il ait lui-même été dupé par des alliés dont les fins n'étaient pas les siennes est fort possible.  Le fait est qu'il n'en a pas fait l'autocritique. Et je ne vois pas pourquoi je prendrai des gants avec quelqu'un qui est maintenant un membre important de la direction du PS et qui, comme ses pareils, se sert maintenant de son passage dans les rangs trotskystes, pour combattre le trotskysme.

            L'occasion de cette mise au point m'incite à attirer l'attention de mes lecteurs sur une finale originale du sieur Lambert, mentionnée dans le Monde, du X juillet. Il promet, voyez-vous, de s'expliquer un de ces jours sur son (ses ?) entrisme(s). Quel sera ce jour ? L'oracle le sait ! On salive d'avance. On en apprendra de belles ! Qu'il n'oublie pas au moins de nous parler de la conception de l'entrisme new look dans une organisation à laquelle on propose une » fusion fraternelle » !
                                                     

Tchétchénie
 

Comme ils ont été scandalisés, à droite comme à gauche, les tenants des droits de l'homme, de voir les Jeux olympiques attribués à la Chine ! Certes, M. Chirac a atténué la chose en nous disant que, dans ce pays, on avait une autre conception que la nôtre de ces droits. Cela aurait aussi valu, bien sûr, si ç'avait été Moscou la victorieuse de la compétition ? Car il y a aussi une autre conception que la nôtre de ces droits de l'homme, M. Poutine, pour qui tous les dirigeants des grandes puissances ont tant d'attentions. Ainsi de celle qu'il applique en Tchétchénie. Tous les jours, on y tue, on y viole, on torture, on massacre, on pille, on détruit. C'est que, comme l'a expliqué M. Poutine, tous les Tchétchènes, y compris les vieillards et les enfants, sont des terroristes et des trafiquants de drogue. Et s'il n'en reste qu'un, on tuera celui-là.

A chaque instant, dans le monde, il y a un endroit qui remporte le championnat de l'horreur. En ce moment, c'est la Tchéchénie qui bat tous les records, devançant la Palestine, l'Algérie et autres lieux. Pourtant, ce n'est pas d'elle qu'on nous parle le plus. En fait, la télé n'en dit quasi rien. C'est que le massacreur Poutine est une puissance, et que, de ce fait, le Tribunal de La Haye ignore son existence. Même au prix de dix Milosevic - que d'ailleurs personne n'oserait payer - on ne le lui livrerait pas sur un plat.

C'est pourquoi il faut connaître et faire connaître le mouvement « Convoi syndical », diffuser partout les films bouleversants que ce groupe minuscule a réussi à réaliser là-bas, rassembler des fonds pour une autre opération. Ce qu'a fait ce petit noyau de syndicalistes est un exemple et un modèle d'action pour briser le mur de silence complice du plus grand crime contre l'humanité de l'heure. Il leur faut maintenant  100 000 francs pour aider, en particulier, les syndicats minoritaires russes à une entreprise de scolarisation de la jeunesse tchétchène. Voici leurs coordonnées :

Convoi syndical c/o SUD PTT (syndicat TMT), 23 rue de la Mare 75020 Paris

tél. 01 44 62 12 35 Fax 01 44 62 12 43 - Internet www.cst.ras.eu.org

E-mail : csb@ras.eu.org    - 
chèques à l'ordre de SOB CCP n°38 485 85 k La Source - à adresser au Syndicat SUD TMT, 23 rue de la Mare - 75020 Paris.

Des nouvelles de l'Affaire Ben Barka ?

Ainsi, on nous « révèle » aujourd'hui que Ben Barka a bel et bien été enlevé par des truands français (avec quelle complicité de nos services secrets, ça, on le le dit pas encore), qu'il a été torturé et tué par le général Oufkir sur notre sol et que son corps,  emporté en avion au Maroc, a été dissous dans de l'acide.

Mais ce secret, était de Polichinelle. A l'époque, suivant l'affaire dans le journal de notre PCI,  l'Internationale, j'avais écrit que son corps devait se trouver « dans un cercueil de ciment au fond de quelque Essonne» . Daniel Guérin, qui suivait le procès (truqué), m'écrivit que je me trompais, et que le corps avait été coupé en morceaux et enlevé par avion dans «une valise diplomatique ». On savait donc déjà tout sur le moment, et de même que Figon, le cinéaste qui avait donné rendez-vous à Ben Barka à Saint-Germain-des-Près, et qui avait fourni l'appât à l'enlèvement, ne s'était pas suicidé, mais avait été suicidé, et pas par des Marocains (ce dont on ne parle pas encore).Toujours en 1966, on savait aussi que De Gaulle s'était fort mis en colère de l'affaire - faite derrière son dos - mais qu'il n'avait pu que « couvrir » des gens qui lui étaient fort proches, et avaler la venue cynique de Dlimi au procès, envoyé par Hassan II expliquer qu'il n'y était pour rien et accusé calomnieusement. Bien entendu, les truands français, résidents au Maroc furent liquidés comme Figon. Plus de témoins ? Il y en avait de la dissolution du corps dans l'acide. La vérité interdite sort du puits par ce côté, mais encore incomplète du côté français, où il ne doit pourtant pas manquer de gens encore vivants qui savent tout. A quand notre vérité ?

Paris le 17 juillet 2001