7 juin 2004

Coup de projecteur sur
La Guerre des Monstres

erroristes, les attentats d'Arabie Saoudite ? Dans la forme, oui ! Mais, quant au fond, il s'agit de beaucoup plus : d'une guerre civile, de sommet.
ès le 11 septembre 2002, tout observateur politique intelligent comprenait que cela venait d'Arabie Saoudite. L'erreur, pour certains (dont l'auteur de ces lignes), c'était de croire que le pouvoir saoudien était derrière. En fait, les attentats actuels confirment que Ben Laden (les Ben Laden ?), et son Al Qaïda constituent une opposition de sommet qui refuse l'inféodation totale au super-impérialisme, et veut l'empêcher de contrôler totalement le pétrole de l'Orient, afin d'obtenir, sinon une égalité, du moins une autonomie politique et économique.

a partie est loin d'être jouée, car :
1/ En dépit de son armement phénoménal, l'Arabie Saoudite est un géant aux pieds d'argile. L'assise du pouvoir sur la population arabe est religieuse. Or l'alliance du pouvoir avec les Infidèles le compromet, tandis qu'Al Qaïda apparaît comme l'intégrité islamiste contre lesdits Infidèles. Il n'est pas sûr qu'il ne puisse pas renverser la monarchie. Et alors ? Une guerre d'invasion de l'Arabie Saoudite ? Impensable ! car,
2/ La stratégie bushienne, qui, avec tout son terrorisme, n'a même pas pu régler le problème de l'Afghanistan, a mené au bourbier de l'Iraq, et avec une stupidité si grande qu'on a peine à y croire. Il n'y a pas un acte de cette guerre d'Iraq qui n'ait pas été marqué par des décisions plus absurdes les unes que les autres. Pas de remise en état, comme mesure de première urgence, des infrastructures détruites ; pas d'accords immédiats avec les opposants de l'intérieur, en particulier avec les Shiites… Au contraire du colonialisme brutal, féroce, méprisant, avide… avec ce sommet des tortures sadiques, dignes des SS. Comme c'est toujours le cas, les demi reculs aggravent les choses. Il a fallu libérer les innocents prisonniers qui font connaître à tout le pays les ignominies qu'ils ont subies. Le pouvoir intérimaire fantoche, formé par le dictateur Bremer (Lakhdar Brahimi dixit) a commencé à se décomposer : le rat Ahmed Chalabi, imposé à son sommet directement par le Pentagone, a quitté le navire, donnant des gages à l'Iran, et attendant… la prochaine république islamique. Mais, le 30 juin, un "pouvoir souverain" (sic) va être donné au pays. Que ce soit la CIA qui ait choisi un président garantissait la qualité de son "indépendance". Comme même les fantoches avaient jugé cela un peu gros, ils ont protesté et obtenu… un joker gardé dans la manche US : Ghazi Al-Yaouar, le plus grand fantoche parmi eux, bon produit des universités américaines, unité de toutes les ethnies à lui tout seul, et dont le déguisement en Arabe est censé devoir ravir les populations. Mais même nos médias si polis ne peuvent nous cacher que le vrai pouvoir "indépendant" sera dans les mains du premier ministre, Iyad Allaoui, pur produit CIA, comme il se doit. Et comme la "pleine souveraineté" de ce gouvernement ne garantira pas la sécurité, l'armée américaine restera là pour continuer à répondre aux attentats suicides selon le modèle sharonien : on rase des maisons et on tue les suspects, hommes, femmes, enfants, tout ce qui bouge.

ombien de temps ? Chirac chipote : un délai SVP. Peut-être en fixera-t-on un. Ça ne mange pas de pain. Et ça réconcilie la "Communauté internationale" sur les plages normandes des grandes cérémonies mythiques.

outefois, même si Al Qaïda joue sa partie en Iraq, ce n'est pas Ben Laden qui l'emportera là. En fin de compte, probablement aura-t-on une république islamique.
Au fond, dans un tel cas, Bush, aurait au moins finalement réussi à créer ce qu'il a rêvé depuis le 11 septembre : les données d'un duel des Civilisations ; sinon un Empire du Mal, du moins tout un front uni d'un Islam intégriste… dressé contre l'empire du Mal occidental. Pour combien de croisades ? Celles du Moyen Age ont duré plus de deux siècles.

e n'est toutefois que la pire des éventualités, qui laisse de côté les réactions finales des peuples, dont l'Iran donne l'exemple.