Ariel Sharogne a encore été plus vite que nous ne l'avions prévu à reprendre contre Mamoud Abbas le petit jeu qui lui a si bien servi, des années durant, contre Arafat : Abbas n'a pas engagé illico la guerre contre le Hamas, donc pas question de discuter avec lui et de faire un pas vers une négociation.
Pourtant Mamoud Abbas a pris une mesure risquée en plaçant ses troupes de sécurité aux frontières de la bande de Gaza, alors que Tsahal continue à tuer des civils et à raser des maisons en représailles de tirs de roquettes artisanales et d'affrontements où les assaillants sont presque toujours tués. Quant à son objectif correct d'obtenir que le cessez-le-feu soit mutuel, il n'est pas difficile de prévoir qu'il échouera du côté d'Israël, puisque le moindre acte incontrôlé du côté palestinien est tenu, du côté israélien, comme de la responsabilité du gouvernement.
Une telle logique, absurde pour un semi-pouvoir à demi désarmé d'un territoire occupé dont les populations sont soumises aux pires exactions, elle devrait en revanche être appliquée aux plus hauts responsables civils et militaires des armées d'occupation de l'Irak pour les crimes commis par leurs troupes.
Car que M. Blair nous jure que les tortures de prisonniers effectuées par ses soldats sont de déplorables cas isolés qui n'entache en rien l'honneur de la glorieuse armée britannique, outre qu'il nous oblige à nous souvenir des exploits sanglants de ces "tommies" dans les guerres coloniales des grandes heures de l'Empire, il ne peut nous cacher que toutes ces actuelles armées de métier sont composées d'individu dont le niveau mental et culturel n'est pas susceptible de l'exercice de métiers et fonctions honorables, et dont l'idéologie, de ce fait, est nécessairement raciste, donc enclin au sadisme contre les "sauvages", ce qui fait qu'on ne pouvait guère attendre autre chose de leur part que... ce qu'ils ont fait. On ne fait pas une sale guerre de façon propre. Voulant une sale guerre, M. Blair ne devrait pas s'étonner qu'elle soit faite salement. M. Blair est bien un tartufe, responsable des crimes de guerre de ses troupes : CQFD.
Pour les Etats-Unis, la tartuferie atteint le niveau himalayesque de ce "Grand Pays" (comme disent nos journalistes médiatiques).Un tribunal a condamné le soldat tortionnaire Graner à une dizaine d'années de cabane. (Rassurez-vous, il en sortira dès qu'on commencera à oublier le scandale !). Mais non seulement il n'a pas été question qu'on s'occupe de ses donneurs d'ordre, mais Bush a nommé, et son Parlement confirmé, ministre de la justice, le Alberto Gonzales qui a théorisé les pratiques du tortionnaire Graner, celles du bagne hors droit de Guantanamo, et en général toutes les tortures non susceptibles d'entraîner mort d'homme, jetant à la poubelle les principes des Conventions de Genève universellement reconnues par les Nations unies. Qui peut faire mieux ? Personne ! La Communauté internationale ne proteste pas. Ses rapports avec M. Bush s'améliorent même de jour en jour. Et nous voilà partis doucement pour la prochaine intervention étatsunienne, cette fois en Iran.
Ne concluons pas ce chapitre sur la Haute Tartuferie sans un petit détour du côté de notre bonne France. C'est une vraie nouvelle alliance franco-russe que Mme Alliot-Marie, flanquée du Barnier des Affaires étrangères est allée signer avec le tsar Poutine. A quand l'aide de nos conseillers militaires pour la belle guerre de Tchetchénie ? Peut-être en avons-nous encore qui se souviennent de leurs judicieux conseils aux tortionnaires de l'opération Condor ?