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22 mars 2005
Les esprits s'éveillent !
le
NON !
progresse au rythme de l'information
tandis que le Oui recule dans la désinformation
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Panique dans la majorité social-libérale du PS. Le gros Dray s'est avisé que, le 29 mai, ils sont menacés d'un second 21 avril ! Mais cette fois en alliance avec Chirac et non à son profit ! Sans l'avouer, la comparaison est un demi aveu que, comme le 21 avril 2002 a été la sanction des capitulations de Jospin & C° devant le Médef, le 29 mai a les plus grandes chances d'être la sanction du ralliement à l'Europe ultra-libérale des Giscard, Chirac, Schröder, Blair, Berlusconi, Barroso et tutti quanti. Et le pauvre Hollande (maintenant mal nommé puisque les Pays-Bas vont, très probablement, voter aussi Non!), tremblant de ne pouvoir s'élever même à la hauteur d'un Léon Blum de 36, pleure que si le Non l'emporte, c'en sera fait de l'Europe qui s'en ira à vau l'eau. Mais, non, mais non, piteux Hollandais Volant ! C'est seulement le PS qui s'effondrera, à moins, dernière chance qui va lui rester, passer la main à ses dirigeants du Non, et prendre Fabius comme premier secrétaire ! Quant à l'Europe, elle restera comme devant, mais ouverte au renversement du cours libéral.
Comment vont donc se battre maintenant les oui-ouistes, incapables d'opposer un seul argument à ceux, solides et documentés, des Non, de défendre un seul article de leur pseudo-Constitution arlequine, mais où domine le jaune ? Sans doute en ne donnant la parole à la télé qu'au Non des souverainistes, ce qui leur permettra de dire qu'il s'agit du choix entre la seule Europe possible et le repli nationalisto-chauvin. C'est à cela qu'il importe de répondre pour tous les braves électeurs qui n'ont pas lu une ligne de la Constitution, ou n'en on lue que les généralités vides et en sautant les passages brouillés à dessein.
Mais un nouvel inconvénient pour les oui-ouistes, c'est cette sacrée directive Bolkestein. Chirac qui, à défaut d'intelligence politique, a la plus grande malice politicienne, a compris que ce truc était capable de saper la Constitution et a haussé le ton pour qu'on glisse ce texte ravageur sous le tapis. Mais le Barroso, en réac ringard qu'il est, tempête qu'on n'y touchera pas, sinon, éventuellement, de quelques virgules, et d'autant que les gouvernements de l'Est Otanien y tiennent aussi pour profiter des bas salaires de leurs travailleurs, sans tenir compte que lesdits travailleurs de l'Est européen n'en veulent pas de la directive et de leurs salaires de misère qui vont avec. Le Hollande toujours lui , jure que la directive Bolkestein n'a rien à voir avec la Constitution, à croire que lui non plus ne l'a pas lue, en particulier l'article III-145 et ceux qui vont avec (voir article ci-dessous). Le Match de Dassault lui fait l'amitié d'un beau pavé de l'ours au Hollande : sa photo en duo avec Sarkozy. Ça va parler à tous les électeurs de gauche !
Cette semaine nous complétons notre chronique en donnant à nouveau la parole au citoyen Lionel Gouésigoux, qui devient ainsi un des collaborateurs des plus assidus du Journal intempestif.
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Les mensonges effrontés
de RAFFARIN aux Français.
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La France den bas vous répond M. Raffarin.
La France den bas et à gauche, puisque cest du LOT, que je vous interpelle, M. Raffarin.
A lire votre "point de vue" dans le Monde du samedi 5 mars, jai comme limpression que nous navons pas le même Traité entre les mains.
La sagesse populaire dit que "plus cest gros et plus ça passe", mais là M. Raffarin vous poussez le bouchon un peu trop loin. Il faut tout de même avoir un certain culot, et prendre vraiment lopinion des Français pour une véritable "connerie" selon lexpression du Président de la République française au Salon de lagriculture, envers un citoyen qui a osé dire, quil ne pensait pas comme vous : un citoyen qui nest pas dans la pensée unique, qui ne respecte pas la vision unilatérale que le matraquage médiatique cherche à nous imposer coûte que coûte.
Écrire un article sans aucune référence concrète au Traité, avec des phrases qui ne parlent que du contexte, et surtout pas du texte, relève du cynisme le plus méprisable. Simple tour de passe-passe qui tente de faire rêver tous ceux qui souhaiteraient une véritable Constitution citoyenne pour Europe.
Le sociologue Pierre Bourdieu avait décidément bien raison décrire :
"LEurope ne dit pas ce quelle fait ; elle ne fait pas ce quelle dit. Elle dit ce quelle ne fait pas ; elle fait ce quelle ne dit pas Cette Europe quon nous construit, cest une Europe en trompe lil."
Mais si la ficelle est si grosse, elle ne cache ni vos contre-vérités, ni vos énormes mensonges.
1. Un vote durgence.
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"Les déséquilibres économiques et sociaux multiplient les conflits politiques et aggravent les menaces terroristes" (J.P. R).
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Le mot "terroriste", cité dix fois dans ce Traité, nest pas seulement là pour faire peur mais nous faire "avaler" une politique de sécurité et de défense subordonnée à lOTAN, dominée elle-même par les États Unis, comme le démontrent clairement les articles suivants :
Article I-41,2 : "
La politique de lUnion au sens du présent article naffecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, elle respecte les obligations découlant du traité de lAtlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de lOrganisation du Traité de lAtlantique Nord et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre
".
Article I-41,7 : "
Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de lOrganisation du Traité de lAtlantique Nord, qui reste, pour les États qui sont membres, le fondement de leur défense collective et linstant de leur mise en uvre".
Ce Traité donne des objectifs bien étranges pour une Europe pacifique, avec son Article I-41,3 : "
Les États membres sengagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires
", en utilisant : lArticle IV-436-b) "
b) tout État membre peut prendre les mesures quil estime nécessaires à la protection des intérêts essentiels de sa sécurité et qui se rapportent à la production ou au commerce darmes, de munitions et de matériel de guerre ; ces mesures ne doivent pas altérer les conditions de la concurrence dans le marché intérieur en ce qui concerne les produits non destinés à des fins spécifiquement militaires", dans lequel seul le commerce des armes, échappent à la sacro-sainte loi de la "concurrence libre et non-faussée".
Lengagement des États membres daméliorer leurs capacités militaires est conforme au rôle que leur reconnaît lUnion européenne à lArticle I-5,1 : "
[lUnion] respecte les fonctions essentielles de lÉtat, notamment celles qui ont pour objet dassurer son intégrité territoriale, de maintenir lordre public et de sauvegarder la sécurité nationale
"
Un vote durgence pour réformer lOMC afin de la rendre plus juste, osez-vous écrire M. Raffarin, alors que lArticle III-174 prévoit le contraire : "
Au cas où la Commission constate qu'une disparité entre les dispositions législatives, réglementaires ou administratives des États membres fausse les conditions de concurrence sur le marché intérieur et provoque une distorsion qui doit être éliminée, elle consulte les États membres intéressés.
Si cette consultation n'aboutit pas à un accord, la loi-cadre européenne établit les mesures nécessaires pour éliminer la distorsion en cause
".
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Un vote durgence pour la création dune organisation mondiale de lenvironnement pour une plus grande conscience de la fragilité de la planète (J.P. R), |
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alors que lArticle II-97 sensé définir la protection de lenvironnement tient dans trois lignes dune rare simplicité évasive : "Un niveau élevé de protection de lenvironnement et lamélioration de sa qualité doivent être intégrés dans les politiques de lUnion et assurés conformément au principe du développement durable".
Quant à la Charte sur lenvironnement (maintenant adossée au contenu du Traité par les Parlementaires français), on apprend quelle na pas retenu le principe du pollueur-payeur (pourtant énoncé dans lArticle III-233,2), mais seulement le principe de réparation.
2. Un vote politique.
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"La Constitution européenne permet à la démocratie politique de retrouver et daffirmer sa suprématie sur lorganisation administrative" (J.P. R). |
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Le fondement de la démocratie réside dans la souveraineté populaire, et une des règles élémentaires de toute démocratie est la séparation des pouvoirs. Comment peut-on affirmer dès lArticle I-2 que lUnion européenne est fondée sur les valeurs de démocratie, alors que tout est construit en écartant soigneusement cette souveraineté populaire.
LArticle I-20 : prévoit que "le Parlement européen exerce, conjointement avec le Conseil, les fonctions législative et budgétaire
", mais le Conseil garde lexclusivité législative dans certains domaines majeurs comme la fiscalité, la protection sociale ou la politique extérieure, où le Parlement nest que consulté avant décision.
La Commission, organisme non élu et qui nest pas responsable devant les peuples, cumule les pouvoirs exécutifs, avec en plus une partie des pouvoirs législatifs et judiciaires. Elle est la seule institution européenne à pouvoir proposer des lois selon lArticle I-26,2 : "Un acte législatif de lUnion ne peut être adopté que sur proposition de la Commission, sauf dans le cas où la Constitution en dispose autrement
".
En réalité, la Commission ne laisse aux députés Européens, surtout que le droit dacquiescer (Articles III-332, III-333 et III-340).
Le Parlement, même sil est la seule institution de lUnion élue par les citoyens, reste écarté des décisions essentielles. Les parlementaires européens ne sont pas élus à la proportionnelle intégrale, et le sont avec des systèmes différents en Europe, dont celui de la France, modifié afin dempêcher la représentation des minorités.
En matière budgétaire, linitiative reste dans le camp de la Commission et du Conseil. Le Parlement nest consulté que sur la politique étrangère et de sécurité ; il ne peut prendre linitiative dune loi.
Si par la suite, le Conseil veut apporter une modification ou une correction à une loi proposée par la Commission, celle-ci peut encore y faire barrage en imposant la fameuse règle de lunanimité, avec lArticle III-395 : "Lorsque, en vertu de la Constitution, le Conseil statue sur proposition de la Commission, il ne peut amender cette proposition quen statuant à lunanimité,
", ou tout simplement avec lArticle III-396,9 : "Le Conseil statue à lunanimité sur les amendements ayant fait lobjet dun avis négatif de la Commission".
Les exemples ne manquent donc pas, pour démontrer que la Commission détient lessentiel des pouvoirs, alors que les citoyens nont aucune prise sur elle.
Cest lutilisation permanente du "49-3" pour une durée illimitée et la mort par ordonnances de la démocratie.
La réduction du nombre de commissaires représente aussi, un véritable problème qui rendra la France absente dune Commission sur deux !
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"Un droit dinitiative législative par pétition, un million de signatures, est reconnu aux citoyens" (J.P. R). |
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Certes, lArticle I-47,4 crée un droit dinitiative populaire, permettant à un million de citoyens dinviter la Commission à faire une proposition dans les domaines où elle dispose de linitiative, mais cette Commission nest pas tenue de donner suite.
La Commission fait ensuite ce quelle veut. La proposition citoyenne doit en plus, viser "lapplication de la Constitution". Ce qui exclut par exemple, toute demande de création dun service public de leau à léchelle de lEurope.
Le règlement, la décision, la recommandation, lavis sont aussi des actes juridiques, comme le précise lArticle I-33.
Une "démocratie participative" si encadrée risque de nêtre que théorique et impraticable.
3. Un vote social.
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"Lemploi et le progrès social sont constitutionnellement affirmés comme des objectifs de lUnion européenne" (J.P. R). |
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LArticle I-9,2 indique que "lUnion adhère à la Convention européenne de sauvegarde des droits de lHomme et des libertés fondamentales. Cette adhésion ne modifie pas les compétences de lUnion telles quelles sont définies dans la Constitution". Mais il nest précisé nulle part quelle adhère à la Déclaration des Droits de lHomme, ni au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, pas plus quelle nadhère aux droits économiques, sociaux et culturels. Et la différence est fondamentale, puisque la Convention européenne ne crée aucun droit collectif ou social, contrairement aux trois autres documents signés et ratifiés par lensemble des États qui faisaient partie de lUnion européenne avant lélargissement à 25, signé le 1er mai 2004. Et ce ne sont pas les seuls textes importants faisant partis de nos réels acquis qui ne font plus partie du Traité proposé (voir : Europe, la trahison des élites par Raoul Marc Jennar. Éditions Fayard ).
On ne peut juger dun progrès que par rapport à nos acquis et les textes contenus dans le Traité sont bien "inférieurs" à ceux encore en vigueur. Cest donc un net recul et non un progrès social, comme laffirme M. Raffarin.
Dans les "libertés fondamentales" de la Charte des droits fondamentaux de lUnion de la Partie II du Traité, on relève lArticle II-75,1 "Toute personne a le droit de travailler et dexercer une profession librement acceptée" ainsi que lArticle II-75,2 "Tout citoyen de lUnion a la liberté de chercher un emploi, de travailler, de sétablir ou de fournir des services dans tout État membre".
Ainsi le "droit au travail", qui est un droit de créance, inscrit dans la Constitution française de 1958, et qui oblige les pouvoirs publics à garantir ce droit, est remplacé par "le droit de travailler" et celui de "chercher un emploi". Cela nest pas du tout la même chose.
LArticle III-203, prévoit que : "L'Union et les États membres s'attachent, conformément à la présente section, à élaborer une stratégie coordonnée pour l'emploi et en particulier à promouvoir une main d' oeuvre qualifiée, formée et susceptible de s'adapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l'évolution de l'économie, en vue d'atteindre les objectifs visés à l'article I-3 ", cest celui qui parle dune "concurrence libre et non faussée". Ainsi le Traité vise à plier les travailleurs aux besoins du marché , et non linverse, et à les adapter au marché du travail pour des emplois toujours plus précaires.
Le Traité affirmant que lharmonisation des systèmes sociaux se fera par le marché intérieur (Article III-209), "à lexclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres" (Article III-210,2 a), la concurrence "libre et non faussée" des plus mauvaises conditions de travail et de salaires contre les meilleures aboutira à une "harmonisation par le bas", alors que deviennent illégales les luttes sociales pour imposer une véritable "harmonisation"
par le haut.
On ne peut terminer ce chapitre sans revenir sur lArticle II-88, consacré au droit de grève accordé aussi aux employeurs, une sorte de légalisation du "lock-out", cest-à-dire la fermeture des entreprises, alors que cette procédure est, encore à ce jour, interdite en France.
Quant à votre chapitre où
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"léconomie sociale de marché reconnaît le dialogue social en constitutionnalisant les concepts de partenaires sociaux et de sommet social tripartite : elle consacre la spécificité des services publics à la française-" (J.P. R). |
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Jamais je naurais pu penser quune seule phrase pouvait contenir autant de contre-vérités.
La référence à l"économie sociale de marché ", ne figure quune seule fois dans la première partie du texte consacrée aux principes généraux, mais très vite associée à "la concurrence libre et non faussée" dès lArticle I-3,2.
Ladjectif "social" a définitivement disparu dans la troisième partie de ce traité, qui ne compte pas moins de 322 articles sur 448, pour ne laisser place quà une "économie hautement compétitive", dans lArticle I-3,3.
J.K. Galbraith dans son livre "Les mensonges de léconomie" (Grasset 2004), nous éclaire sur la formule "économie de marché" : "Comment un mensonge peut-il être innocent ? Comment linnocence peut-elle escroquer ? Répondre à ces questions est important, car le mensonge proféré en toute innocence, en toute légalité, joue un rôle certain dans la vie privée et le discours public. Mais nul nen conviendra ouvertement, ni ceux qui le croient, ni ceux qui le disent. Linnocent mensonge nengendre, notons-le, aucun sentiment de culpabilité ni de responsabilité
", ainsi "
Quand le capitalisme, avec son signifiant historique, a cessé dêtre acceptable, on la rebaptisé."
par "
la formule économie de marché".
Pour ce qui est des "services publics à la française", le terme "service public" nest cité quune seule fois dans le Traité, et de façon très anecdotique dans lArticle III-238, mais il faut savoir que la notion de service public est bannie à tout jamais du langage eurocratique, et remplacée par la notion de ou "Service dIntérêt Général" (SIG), ou "Service Économiques dIntérêt Général" (SIEG), expressions déjà présentes dans le Traité de Nice, comme celui dAmsterdam.
Comme lexplique clairement le Livre Blanc de la Commission (page 23) : "elle se réfère aux services de nature économique que les États membres ou la Communauté soumettent à des obligations spécifiques de service public en vertu dun critère dintérêt général."
Seule la nature économique justifie lintérêt porté aux SIG ou aux SIEG, qui peuvent être publics ou privés, ainsi énoncé (page 24) : Le fait que les fournisseurs de services dintérêt général soient publics ou privés na pas dimportance dans le droit communautaire; ils jouissent de droits identiques et sont soumis aux mêmes obligations.
Les SIG ou SIEG sont donc bien éloignés de la notion de service public, ce que la Commission confirme à la page 23 du Livre Blanc : il convient de souligner que les termes "service dintérêt général" et "service économique dintérêt général" ne doivent pas être confondus avec lexpression "service public".
Les SIG ou SIEG sont totalement absents de la Partie I du Traité, que ce soit dans les valeurs de lUnion exposées dans lArticle I-2, comme dans les objectifs de lUnion développés dans lArticle I-3.
Ils sont cités une fois dans la Partie II pour y reconnaître un simple droit, comme décrit dans lArticle II-96 : "LUnion reconnaît et respecte laccès aux services dintérêt économique général tel quil est prévu par les législations et pratiques nationales, conformément à la Constitution, afin de promouvoir la cohésion sociale et territoriale de lUnion.
Lexpression "reconnaît et respecte" signifie clairement que les SIG ou SIEG ne font pas partie des compétences de lUnion européenne.
Quant à envisager des coopérations entre services publics nationaux, cela nest pas envisageable car "incompatible avec le marché", comme laffirme lArticle III-162 : "Est incompatible avec le marché intérieur et interdit, dans la mesure où le commerce entre États membres est susceptible den être affecté, le fait pour une ou plusieurs entreprises dexploiter de façon abusive une position dominante sur le marché intérieur ou dans une partie substantielle de celle-ci .
A ceux qui prônent les "grandes avancées" du projet de "Constitution", on peut comparer lArticle I-16 sur le SIEG contenu dans le Traité de Nice : "Sans préjudice des articles 73, 86, et 87, et eu égard à la place quoccupent les SIEG parmi les valeurs communes de lUnion ainsi quau rôle quils jouent dans la promotion de la cohésion sociale et territoriales.
On constate donc que les SIEG faisaient partie des valeurs communes de lUnion dans le Traité de Nice, comme celui dAmsterdam, mais ne font plus partie ni des valeurs, ni des objectifs dans le projet de "Constitution", comme lexplique lArticle III-122 : "Sans préjudice des Articles I-15, III-166, III-167, et III-238, et eu égard à la place quoccupent les SIEG en tant que services auxquels tous dans lUnion attribuent une valeur ainsi quau rôle quils jouent dans la promotion de la cohésion sociale et territoriale.
4. Un vote économique.
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"LEurope est exigeante, mais son concours est indispensable aux agriculteurs français comme pour la ruralité" (J.P. R) |
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"Ensemble, nous pourrions faire de lEurope un territoire économique plus attractif, ce qui est une réponse offensive, la meilleure réponse aux délocalisations. Lemploi en France a besoin de lEurope" (J.P. R).
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Avec 3,5 millions de chômeurs en France, plus de 5 millions en Allemagne, soit plus de 10% de la population active européenne sans travail, on voit bien la réponse de lEurope face à lemploi
Quant à lArticle III-145, il contient le "principe du pays dorigine" de la fameuse Directive Bolkestein, qui permet de payer moins les travailleurs étrangers :
"
Les services comprennent notamment :
a) des activités à caractère industriel;
b) des activités à caractère commercial;
c) des activités artisanales;
d) les activités des professions libérales.
Sans préjudice de la sous-section 2 relative à la liberté d'établissement, le prestataire peut, pour l'exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l'État membre où la prestation est fournie, dans les mêmes conditions que celles que cet État impose à ses propres ressortissants".
Même si lexamen de la Directive Bolkestein a été repoussée, dune part, elle nest pas retirée, dautre part le Traité comporte pas moins de 8 articles, qui permettent à une telle Directive de trouver toute sa légitimité : III-133, III-144, III-145, III-148, III-166, III-167, III-209, III-210,2a).
5. Un vote culturel.
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"La dimension culturelle européenne sera renforcée par la consécration de la diversité culturelle " (J.P. R). |
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Cest exactement le contraire que lon découvre avec lArticle III-280,1 et III-280,2 :
" 1. L'Union contribue à l'épanouissement des cultures des États membres dans le respect de leur diversité nationale et régionale, tout en mettant en évidence l'héritage culturel commun.
2. L'action de l'Union vise à encourager la coopération entre États membres et, si nécessaire, à appuyer et à compléter leur action dans les domaines suivants :
a) l'amélioration de la connaissance et de la diffusion de la culture et de l'histoire des peuples européens;
b) la conservation et la sauvegarde du patrimoine culturel d'importance européenne;
c) les échanges culturels non commerciaux; d) la création artistique et littéraire, y compris dans le secteur de l'audiovisuel".
La culture avait failli être oubliée dans ce Traité, mais cet article vient tout à coup combler ce vide. Est-ce pour affirmer son "exceptionnalité", quelle est le domaine de la liberté ? Non, mais pour évoquer un "héritage culturel commun". Quel est le contenu de cette formule ? Ny a-t-il pas en Europe plusieurs cultures qui co-existent ? La culture nest-il pas un bien personnel que chacun vit et modifie selon ses désirs ? Le côté inquiétant de la formule tient aux exigences des Eglises dêtre réintégrées dans le politique et de voir lEurope redevenir la Chrétienté ? La séparation de lEglise et de lEtat, qui existe dans la Constitution Française est une grande conquête de la liberté de penser. Elle disparaît dans le nouveau Traité Constitutionnel, au risque de faire renaître les guerres de religion.
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"Le débat sur lavenir de lEurope nest la propriété de personne. Il dépasse les clivage politiques, sans toutefois les effacer. Il concerne dabord les générations futures." (J.P. R). |
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Le Conseil Supérieur de lAudiovisuel (CSA) soppose fermement à légalité du temps de parole entre les deux représentation.
Et vous nous livrez une égalité médiatique à la "sauce" ultra-libérale : 50% dun cheval dinformation du "OUI" et 50% dune alouette de "NON". Mais cest vraiment méconnaître le côté fin gourmet des français, qui savent que le pâté dalouette titre justement son nom du parfum, de la saveur et de la finesse de lalouette.
Le désarroi et la souffrance des Français sont bien là : ils trouvent leur ressentiment dans létalage des profits scandaleux des entreprises françaises (Total + 37%, BNP + 24,1%, Renault + 43%, lOréal + 143%), qui distribuent des dividendes exorbitants aux actionnaires tout en bloquant le salaire des employés et refusant linvestissement nécessaire au développement de lemploi.
Quant aux salaires des PDG ils explosent, la fiche de paie des patrons du CAC 40 a progressé de 23% pour la seule année 2003, mais pas ceux des employés ni des ouvriers.
Nous sommes en état de légitime révolte face à politique économique et sociale dévastatrice de notre gouvernement, dont la majorité des lois est conforme aux objectifs de lUnion européenne. Voilà la vraie raison de la casse sociale, de lappauvrissement volontaire des Français et de la disparition programmée de nos Services publics.
Nous sommes en état de légitime défense contre le texte de ce Traité qui est un véritable coup dÉtat idéologique (selon lexpression dAnne-Cécile Robert du Monde Diplomatique), que lon veut nous imposer pour une durée illimitée (Article IV-446), alors que nos anciens nous conseillaient, avec modestie et sagesse, dans lArticle 28 de la Déclaration des droits de lhomme et du citoyen de la Première République française en 1793 : "Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les autres générations".
Avec pas moins de 448 articles (plus de 340 pages, 36 protocoles et 2 annexes (plus de 390 pages), ainsi quune cinquantaine de déclarations, le tout pour plus de 800 pages, on a un texte complexe, confus, et parfois même ambigu. Tout le contraire dune Constitution dont la vertu essentielle doit être la clarté et la simplicité, afin dêtre lue et comprise par chacun.
Mais on ne peut conclure une telle dénonciation sans révéler aux Français que les déclarations contenues dans le Praesidium de la Convention (que lon nous dissimule), sont annexées et intégrées à la Convention, et dans lequel on peut découvrir ces lignes effarantes sur les libertés : "II-66 : Toute personne a droit à la liberté et la sûreté" (
) sauf "sil sagit de la détention régulière dune personne susceptible de propager une maladie contagieuse, dun aliéné, dun alcoolique, dun toxicomane ou dun vagabond (
).
Ou encore sur la vie :
"II-62 : Toute personne a droit à la vie. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté", cependant (
) "La mort nest pas considérée comme infligée en violation de cet article dans le cas où elle résulterait dun recours à la force rendu absolument nécessaire (
) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection (
)".
Voilà établi le droit de tuer les manifestants, baptisés "émeutiers" par les "pouvoirs publics". Ce ne sera plus un assassinat et un crime que la mort de Carlo Giuliani, tombé à 23 ans, sous les balles dun policier, lors de la violente répression des alter-mondialistes, venus manifester contre la tenue du G8, à Gênes le 20 juillet 2001, et on pourra en tuer dautres si les puissants se sentent menacés dêtre bousculés. Où est donc passé lArticle 35 de notre Déclaration des droits de lhomme, qui dit : "Quand le gouvernement viole les droits des peuples, linsurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
Très bientôt, M. Raffarin, les Français, comme tous les Européens, ne seront-ils pas en droit de lappliquer, si votre pseudo-constitution scélérate passait
comme une corde au cou des peuples.
Pour que mes enfants, mes petits-enfants et mes arrières petits-enfants ne soient pas obligés dutiliser la violence pour survivre demain, je vote NON et sans aucun regret, car je sais maintenant, quune autre Europe est possible, parce quun autre Monde est nécessaire.
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