9 janvier 2006

VŒUX

       Le Journal intempestif souhaite à ses lecteurs une bonne année de résistance au libéralisme français, européen et mondial, de luttes victorieuses contre lui, et, dès ce mois, de coup d’arrêt à la Directive Bolkestein.
       Pour sa propre entrée en jeu, vous allez lire ci-dessous la Lettre ouverte que le rédacteur-rédaction adresse à ses amis de la Ligue communiste révolutionnaire pour éclairer leur lanterne, qui lui semble avoir tendance à revenir au pétrole lampant, afin de la rebrancher sur l’électricité radioactive de la théorie marxiste de pointe. En dessous vous trouverez l’annexe de Scénarios pour 2007, dont la destination est beaucoup plus large, puisqu’elle s’adresse à tous les cerveaux politiques pour qui l’horizon est obscur, et encore plus pour ceux qui refusent de le scruter parce qu’ils ne veulent pas voir ce qui s’y dessine, ni comprendre que le nouveau objectif a besoin de la hardiesse subjective pour que l’enfant de ce millénaire ne meure pas au berceau.
       Vous patienterez jusqu’au prochain numéro pour avoir un bilan complet de l’année 2005, de ses désastres planétaires, mais aussi de la belle victoire franco-hollandaise du coup d’arrêt à la Constitution de merde capitaliste qui se préparait à passer un garrot à l’Europe des Européens, et des belles victoires sud-américaines prometteuses au Venezuela et en Bolivie. J’en passe ! Patientez !
       Je ne peux toutefois terminer sans le vœu d’un beau prochain enterrement en tant que sharogne pleurée de tous les salauds du monde, pour le criminel de guerre, bourreau du peuple palestinien, Sharon, premier prix de la tartufferie mondiale pour avoir vécu en faisant une guerre féroce en ne cessant de parler de paix. Il quitte la scène juste au moment où il se préparait à faire bombarder les installations nucléaires de l’Iran. Toutes nos condoléances sont par avance adressées à son meilleur ami, le criminel de guerre mondial Bush, auquel il va manquer cruellement dans la mise à feu et à sang du Proche et Moyen Orient.

Lettre ouverte
à la
Ligue communiste révolutionnaire

        
       Prenant connaissance des textes qui ouvrent la discussion pour votre prochain congrès, je ne peux m'empêcher d'y intervenir, y trouvant à la fois une étrangeté théorique, un concept rétrograde par rapport l'apport historique du trotskysme, et finalement des non-dits et le refus d'analyse d'une perspective politique pourtant fort proche.
       D'abord l'étrangeté théorique : la théorisation de la distinction du libéralisme et du capitalisme. Ce qui se donne aujourd'hui le nom de "libéralisme" est-il donc autre chose que le faux nez du capitalisme impérialiste sous sa forme la plus féroce ? Et si on veut, en employant ce mot, distinguer ses formes politiques et institutionnelles de son activité économique, n'est-ce pas dérober, au contraire, le fait qu'aujourd'hui, jamais politiques et institutions n'ont été à un tel point dominées par l'économique, voire l'exprimant directement ? Quand le super-impérialisme américain est dirigé directement par les hommes du super-trust pétrolier. Quand le projet de Constitution européenne se présentait comme faisant dominer le politique par l'institution des droits du Capital à une exploitation sans loi. Quand partout dans le monde impérialiste les mêmes hommes passent alternativement du pouvoir aux plus hauts postes financiers et industriels, et vice-versa (Schröder dernier en date), en quoi se distinguent libéralisme et capitalisme?
       Il semble bien qu'une telle distinction, ainsi utilisée, n'a que la fonction d'opposer les mots d'ordre et programmes anti-libéraux aux anti-capitalistes, conçus comme étant "révolutionnaires" ? En somme, un moyen purement littéraire de revenir, pour le présent, à la vieille opposition non-dialectique de programme minimum (de réformes) et programme maximum (de lutte pour le pouvoir). Le concept, le sens et la dynamique du "programme de transition" disparaît dans nombre d'articles de discussion. Et, par la même occasion, la revendication de ce que, dans l'Internationale communiste (des Quatre Premiers Congrès) et dans nos débats du lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, nous appelions "Gouvernement ouvrier et paysan", c'est-à-dire, quand les révolutionnaires sont encore minoritaires, celui que l'on somme les partis ouvriers dominants de former pour appliquer "leur programme". Certes les mots ne conviennent plus, mais les forces et leurs rapports subsistent : aujourd'hui forces anti-libérales et altermondialistes (regroupant prolétariat, paysannerie travailleuse, intellectuels radicaux, et jusqu'à des secteurs de la toute petite bourgeoisie maintenant menacée de mort par la grande), dans une opposition certes encore largement confuse, mais faisant face avec une lucidité qui grandit tous les jours à un ennemi, lui bien défini.
       Où sont maintenant les "réformistes" et où est la perspective révolutionnaire ?
       Le réformisme a disparu, parce que, précisément, dans le monde libéral, il n'apparaît plus de réformes possibles. Les réformistes d'hier — les sociaux-démocrates et assimilés — sont devenus des sociaux-libéraux, c'est-à-dire des libéraux modérés qui cherchent à sucrer le bord de la coupe amère du libéralisme. Leur plus grande hardiesse consiste à chercher des compromis pour limiter les contre-réformes qui nous font remonter le temps un peu plus chaque jour.
       La leçon du 29 mai, c'est que la coupure s'est faite entre libéralisme et anti-libéralisme, dans la conscience d'une large avant-garde. Mais son empirisme — effet de son surgissement spontané dans un champ théorique vide — exige de partir de son point de départ vers ses objectifs immédiats clairs (qui, par leur nature, ne peuvent être que de transition).
Les mots d'ordre et revendications anti-libérales qui vont de lutte contre la privatisation des services publics, contre les licenciements pour délocalisations ou surexploitation du travail, jusqu'aux réformes des institutions (en particulier celles de notre république de coup d'État) et à la rupture avec l'OTAN, seraient trop timides, et récupérables par les sociaux-libéraux ? Qui peut prétendre cela ? Et qui peut dire que ce ne sont que des "réformes" sans potentialités de dépassement dialectique naturel ?
       Quels mots d'ordre révolutionnaires opposer à ceux-là ? Les soviets partout, l'armement du prolétariat ? Ridicule, n'est-ce pas ? A moins de se contenter de "Le Pain, la Paix la Liberté" comme en Russie en 17 ? Mais sommes- nous en 17 dans la situation révolutionnaire de la Russie ?Alors quels mots d'ordre actuels pour détruire le capitalisme sans transition ? Demandons à Arlette Laguiller.
Mais n'y a-t-il de programme de transition possible que celui qui a été élaboré par la LCR, qui s'efforce, selon notre tradition, de répondre à tous les problèmes, et qu'en deçà il n'y a pas d'accord possible avec ceux qui ne sont pas prêts à l'avaler tout entier ? C'est à mon avis ne pas comprendre la dynamique de la transition, cet apport essentiel de Trotsky.
       Passons aux non-dits. Ceux de la perspective objective qu'on semble se refuser à regarder en face.
       Elle est pourtant simple. Dans un an et demi, par la grâce de Jospin, l'élection présidentielle va se jouer pour le bloc anti-libéral par un quitte ou double. La droite a un atout maître : Sarkozy, ultra-libéral, homme à poigne, à la fois atlantiste et coupant l'herbe sous les pieds de Le Pen et de Villiers, en même temps que — toutes choses restant égales —, Villepin lui-même. En face, notre nébuleuse qui s'est révélée une force étonnante contre la Constitution libérale de l'Europe, mais qui vient de perdre son aile droite, et dont les ailes politique, PCF et LCR, semblent tentées par leurs réciproques vieux démons. Au milieu, un PS qui tente de se recomposer, et risque de se requinquer par peur d'un second 21 avril. La LCR semble craindre d'avance que le PCF ne cède à cet appel de sirène, dans la même peur. Certes, la trahison de la gauche du PS a réduit les chances électorales de l'unité anti-libérale. Mais elle ne les a pas détruites, et il faut tout faire pour que le PCF choisisse l'intelligence d'un total retour à une politique de classe. Enfin, quoi qu'il en soit, l'unité de front a des réserves bien plus larges que ce que pourrait faire croire les additions de clientèles politiques. Une masse d'électeurs du PS même a déjà montré qu'ils n'étaient pas des moutons de son appareil. Nous avons un potentiel électoral bien plus important que n'a eu le Linkespartei allemand, et c'est la possibilité d'un important score électoral, dont il faut voir clairement qu'il commandera toute la suite des événements;
       Car c'est seulement si l'unité est sauvée pour la Présidentielle que des listes communes, permettant une victoire, sont possibles pour les législatives. Car qui peut penser qu'elles seraient possibles entre des formations qui se seraient opposées — chacune pour son candidat — lors des présidentielles… entraînant leur échec mutuel.
       Au contraire, l'unité — c'est-à-dire un candidat unique —, à la Présidentielle, et quel que soit son score, qui ne pourra être médiocre, constituera un véritable "front unique", permettant des victoires aux législatives nous constituant en réelle opposition, garantie de victoires pour les luttes, toutes actuellement écrasées (avec les possibles effets de démoralisation dont nous connaissons historiquement les désastres).
       Tel est l'enjeu, de vie ou de mort. Car nous sommes dans une situation où la barbarie progresse à grande vitesse mécanique, et où les forces de liberté et de vie —, celles de l'altermondialisme — avancent à pas de tortues. Eux peuvent se payer les pires erreurs, nous, non ! Chaque petite erreur peut avoir les plus graves conséquences. C'est du bas d'une pente historique que nous avons à effectuer la remontée. Votre responsabilité est immense.

Michel Lequenne



5 janvier 2006
Annexe

Scénarios 2007

Le système

       La Constitution de la Ve république, imposée par de Gaulle, lui-même imposé à la France par le coup d'État d'Alger, est la plus anti-démocratique qu'ait connue ce pays depuis Pétain. Le suffrage majoritaire à deux tours interdit toute représentation des minorités. Au niveau de l'élection présidentielle directe, il tend par sa logique au bipolarisme politique. Et c'est ce qu'il est devenu à partir de l'élection de Mitterrand en 1981. Le système, prévu pour être présidentialiste, s'est mis à boiter avec la "cohabitation" des deux pôles : président de l'un et majorité législative de l'autre.
Le PS, qui s'était engagé à abolir cette Constitution de coup d'État, l'a adoptée quand il en a gagné la Présidence. Puis Jospin l'a aggravée en faisant adopter l'inversion de l'ordre des élections, faisant précéder les élections législatives par les présidentielles. Pour tenter d'éviter les "cohabitations" des forces opposées, il a accentué le caractère présidentiel du système. Ce qui a été un des éléments de sa faillite calamiteuse de 2002. Mais, par ce fait, il a placé un pays qui se caractérise par la pluralité de ses sensibilités politiques devant un piège qui relève du jeu de hasard et de la roulette russe.
       La fameuse formule de la logique du scrutin à deux tours : “ au premier on choisit, au second on élimine”, ne vaut rien pour un scrutin national d'un Président de la République doté de pouvoirs régaliens, où il y a une multitude de candidatures au premier tour, susceptibles de donner… ce qui a eu lieu en 2002, où l’arrivé en tête n’avait pas 20% des voix (pour se trouver élu avec 82%), et le second 16%. Le choix n’était même plus le “ moindre mal ”, mais du “ pire joug ” éviter.
À défaut d’un bipartisme des "presque pareils" à l’américaine (dont le peuple étatsunien n'arrive pas à sortir), des alliances s’imposent donc dès le premier tour pour éviter que chaque "présidentielle" ne soit un "21 avril".

La victoire du 29 mai ! Et après ?
       Pour une fois, un référendum n'avait rien de truqué : il s'agissait de savoir si l'on s'engageait sans espoir de retour dans un système européen de domination du profit capitaliste, privé de toute démocratie réelle, ou si on lui donnait un coup d'arrêt en se donnant ainsi les chances de pouvoir le combattre. En donnant ce coup d'arrêt, la France, suivie par les Pays-Bas, a infligé un échec à la stratégie du Capital sur notre continent, donnant un exemple et un encouragement aux peuples qui avaient été dupés ou ne pouvaient s'exprimer.
       Cette victoire des classes dominées de notre pays n’a pu être obtenue que grâce à une prise de conscience de masse, entraînant une unité de tous les courants politiques anti-libéraux. Son importance peut être mesurée à la hargne haineuse, et qui ne désarme pas depuis, de la part des dominants de l’Europe (qui se font appeler “ élites ” par leurs valets des médias, en dépit de leur médiocrité politique et humaine). Grande victoire, donc, mais seulement d’une bataille, dans la grande guerre des classes, enfin heureusement rouverte.
       Et tandis que l’Autriche prend sa place à la direction de l’Europe en annonçant qu’elle va remettre la Constitution en jeu, tandis que la Directive Bolkestein est l’objet de manipulation de virgules destinées à lui donner des allures inoffensives, l’extension du front antilibéral est en panne en Europe.
       Ceux qui se sont indignés de voir le pouvoir ne pas tenir compte du “ Non ” de la majorité de la population de ce pays n’avaient pas encore compris la nature de ce pouvoir, et que le durcissement de sa politique de contre-réformes est au contraire sa façon de retenir la leçon de sa défaite de 2005. Les gens d’En-haut, mieux que nous s’engagent avec force dans la lutte de classes. Diviser, taper, écraser les luttes, organiser la terreur pour se proclamer les garants de la sécurité… ils ne s’accordent pas (et ne nous accordent pas) un moment de répit pour tenter de casser notre front et préparer leur revanche. La partie de 2005 perdue, ils visent à ramasser toute la mise par le grand schelem de 2007.

Leur scénario
              Certes, la droite est divisée. Mais moins que la gauche. La classe dominante sait compter ses chances comme ses billets de banque. L’UMP reste sa valeur la plus sûre. L’usure de Chirac entraînant son élimination est même un atout pour un ravalement de ce parti. Certes, il y a la rivalité de l’ “ héritier ”, Villepin, et du “ rénovateur ”, Sarkozy. En dépit d’un accord boiteux de “ primaires ”, il n’est pas exclu que les deux s’opposent au premier tour de la Présidentielle. Cela les menaceraient-il tous deux gravement ?
Sur le flanc de l’extrême-droite, il y a peu de risques. Non seulement Le Pen ne peut guère espérer être deuxième au second tour, tant du fait de la division de ses forces et de la récupération d’une partie d’entre elles par de Villiers, mais surtout parce que Sarkozy lui a gagné une grande partie de sa zone d’influence idéologique. Sans compter que la fameuse "base ouvrière", dont il se vantait, a voté "Non", reprenant tout à coup conscience d'une autre voie d'opposition que celle de la démagogie fasciste. De ce fait, il se pourrait qu’un rival de droite plus dangereux soit Bayrou, dont l’UDF, qui a joué l’opposition démocratique ces trois dernières années, peut tenter la bourgeoisie chrétienne comme moins usée, plus sage, plus modérée et plus harmonieusement européenne que l’UMP chaotique. Mais dans ce cas, c’est un Villepin qui serait plus menacé qu’un Sarkozy.
       Toutes choses restant égales, c’est donc Sarkozy que l’on risque fort de trouver à droite au second tour. Si la victoire d’un Villepin serait celle d’un Chirac rafraîchi, il ne fait pas de doute que celle d’un Sarkozy marquerait la fin des dernières traces de gaullisme vers l’atlantisme en même temps qu’un libéralisme sans rivages et une politique de classe du tout répressif. Empêcher une telle victoire est donc de plus haute importance. Comment s’y opposer ?

Pour une victoire de gauche antilibérale
       La droite met tous ses espoirs dans la division entre gauche social-libérale et gauche antilibérale, et sur l’éparpillement de cette dernière.
Beaucoup de gens, qui ne pensent qu’avec des yeux dans le dos, croient qu’il n’y a de solution que le retour à la soumission au PS, lequel, à cette fin, a inventé sa “ synthèse trompe couillon”, à laquelle le gros de sa gauche, effrayée de son audace du Non, s’est empressée de se rallier.
       Mais le PS est-il encore un parti de gauche ? Son ralliement au social-libéralisme en a fait un parti de centre gauche, dont la puissante aile droite (les Strauss-Kahn, Rocard, Kouchner…), envisage sans honte une possible alliance gouvernementale avec l'UDF de Bayrou (version française de la belle alliance libérale CDU-PSD). Son aile de gauche molle, une fois ralliée, a perdu ce qu'elle avait gagnée dans la bataille du "Non". Si Fabius peut encore s'imaginer qu'il est un atout pour recoller PS et PC, et de ce fait deviendrait le candidat idéal d'une gauche plurielle rénovée, c'est évidemment une grave illusion. Il a vendu son plat de lentilles anti-libéral pour une "synthèse" de capitulation, et quoi qu'il arrive, ce ne sera pas lui qui sera le candidat du PS à la Présidentielle.
       Mais quelles sont les chances de ce parti d'être au second tour ? Il l'aurait sans doute si le PC capitulait à son tour comme la "gauche Fabius", conduisant le corps électoral de la gauche anti-libérale à voter moindre mal pour éviter Sarkozy. Mais une telle capitulation du PC lui ferait perdre tout le gain de son rôle central dans la campagne du "Non", dont elle annulerait la victoire et provoquerait la dispersion de ce front de masse. On peut espérer que ce parti aura le courage, qui serait d'ailleurs l'intelligence, de ne pas retomber dans cette médiocrité électoraliste, qui serait le signe de sa fin.
       Sans le PC, et avec seulement un parti Vert coupé en deux, plus les minables résidus du radical-socialisme, le PS pourrait-il atteindre le deuxième tour ? Beaucoup de gens pensent qu'il le peut du fait de l'effet "moindre mal" face au danger Sarkozy. Mais encore faudrait-il qu'il soit second au premier tour. Rien n'est moins sûr. Sa base électorale ne s'est-elle pas largement dissociée de la majorité de ses membres dans le référendum ? Et la superficialité de son opposition parlementaire n'est-elle pas criante? La seule chance électorale du PS serait d'avoir une gauche antilibérale divisée devant elle. Au contraire un candidat unique de cette vraie gauche donnerait à celle-ci la possibilité de le devancer ou au moins de le talonner.

Maintenir et consolider le front uni antilibéral
       Car tel est l'enjeu ! La victoire du "Non" ne peut être consolidée qu'en s'affirmant dans son unité à l'élection présidentielle, donc avec un candidat unique portant un programme élaboré par toutes les forces anti-libérales. Même si ce candidat unique ne rassemblait pas la majorité du 29 mai. Il serait assuré d'un score important, dépassant l'addition de ses forces constituantes, qui fonderait la nouvelle opposition de gauche, de lutte de classes. À l'opposé, toute division briserait le front uni, et par les conflits qu'aurait inévitablement entraîné la rivalité électorale dans le premier scrutin, empêcherait des listes uniques aux législatives, achevant l'explosion du front.
       Ainsi, qu'elles que soient les occurrences des scénarios de la droite et du centre, elles ne changent rien au quitte ou double qu'impose à la gauche antilibérale le piège de l'élection présidentielle modèle "gaullo-jospiniste".
       Ne pas regarder en face l'inévitabilité de ce scénario, c'est marcher en aveugle vers un précipice historique.


Le Journal intempestif est heureux
de vous rappeler la parution de


LE TROTSKISME
UNE HISTOIRE SANS FARD

De son rédacteur
Michel Lequenne
Editions Syllepse - 24 Euros