9 mai 2007

Premiers éléments d'analyse

À première analyse, on comprend pourquoi les meilleurs arguments ne pouvaient convaincre certaines catégories d'électeurs : cette élection présidentielle s'est faite sur une assez bonne base de classes et de culture.
Deux groupes de classes d'âges ont donné une majorité à Ségolène, représentant la seule alternative à gauche : celui des 18/24 ans (58 %) soit la génération de lutte contre le CPE, des diplômés sans emploi, des chômeurs etc., et celui des 45/59 ans, soit la génération de 68 ! Inversement, le groupe des plus de 60 ans voit dominer de haut (de 61 à 68 %) l'arriération mentale et la peur sociale.
En revanche on voit une nette majorité de 25 à 34 ans (57 %), soit les âges où il y a le plus de gens qui travaillent et qui sont la génération post-68 qui a tout reçu et rien donné, voter Sarkozy dans l'espoir de la stabilité de leurs avantages acquis. L'égalité de vote des 35 à 44 % renvoyant à d'autres critères.
L'analyse sociale est également parlante. Une majorité, quoique faible des ouvriers (54 %) et des employés ainsi que des autres travailleurs à bas salaires (51 %) retrouvent une conscience de classe, tandis qu'inversement les artisans et commerçants (82 %) ne se sont pas encore aperçus qu'ils vont être les cocus du Grand Capital. Le second haut score de Sarkozy est celui des agriculteurs (67 %), ce qui manifeste, d'une part la baisse tendancielle de la petite agriculture, et inversement la dominance de celle des ravageurs de la terre et pollueurs des eaux qui comptent être toujours gavés de subventions, ce qui d'ailleurs n'est pas assuré. Entre les deux, le magma des professions libérales et cadres supérieurs demanderait à être analysé plus en profondeur, les intérêts sociaux n'étant pas les mêmes dans les deux catégories.
Le vote des territoires d'outremer est également intéressant. Si les territoires assistés et ceux où les colons ont la majorité sur les indigènes votent normalement à droite, Martinique, Guadeloupe et Réunion ont donné la majorité à la gauche, ce qui est normal et sain, plein de promesse d'avenir dans l'unité de cause et de classe pour l'avenir.
Une telle analyse est pleine d'enseignement pour cibler les objectifs de conviction.



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