10 mai 2007

Le droit de manifester menacé

Bien que cachées par les merdias le soir du 6, les manifestations spontanées de colère ont bien eu lieu, comme on pouvait s'y attendre dans les quartiers et banlieues populaires dès l'annonce de la victoire du Nettoyeur au karcher.

Certes, brûler des voitures est d'un mini-terrorisme stupide comme tous les terrorismes, puisqu'il aboutit au contraire de ce qu'il vise, frappant des alliés réels ou potentiels autant et plus que des adversaires et permettant une dure répression qui nourrit le climat "sécuritaire", atteint de nombreux innocents, nous isole et peut permettre de se retourner contre toute manifestation comme le démontre le témoignage ci-dessous. Tous les militants et organisations de base doivent s'efforcer de convaincre les jeunes les moins conscients de se refuser à ce type d'actions absurdes.

À la Bastille… 

Comme vous avez dû le voir, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées  sur Bastille, en majorité des étudiants, des gens de la CNT, de nombreux camarades de Sud, d'AL... L'objectif était de partir en manifestation sauvage à travers Paris, cela n'a bien  sûr pas eu lieu, car en plus des nombreuses arrestations, ils ont fait face à un contingent de CRS jamais vu, avec la présence de nombreux RG dans les rues adjacentes et ont dû subir une répression brutale (du jamais vu, d'après eux !). Un de mes amis ayant atterri à l'hôpital... Pendant que Sarko passe quelques jours sur son yacht, nos camarades, vos enfants commencent à voir une partie de ce que nous réserve notre avenir...

Pour vous informer également que des AG ont eu lieu dans les facs, principalement sur Paris, Tolbiac et la Sorbonne, jeudi pour Nanterre, regroupant plusieurs centaines de personnes, avec pour but de se préparer aux attaques sarkosystes sur l'Université, sur le droit du travail, et sur le sort des sans papiers, avec pour but de commencer à sensibiliser la population étudiante afin de faire face le moment voulu.

Amitiés, Sabina.

8 mai 2007


Pour application de la biologie sarkozienne

 

Sur le site de Libération, cette info :

La menace de prélèvement d'ADN proférée, la semaine dernière, contre deux petits voleurs du Nord qui avaient piqué des jouets dans un supermarché, alimente la polémique sur le fichage génétique des mineurs, dénoncé notamment par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature (SM). C'est le père qui a rendu publique l'intention des gendarmes de prendre les empreintes digitales et génétiques de ses fils de 8 et 11 ans pour ce larcin. L'homme a en effet découvert, atterré, que la dernière loi sur l'extension du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) permet d'y intégrer les ADN d'enfants.

Les deux frères ont fauché deux Tamagotchi et deux balles rebondissantes dans un hypermarché du Nord. Les vigiles les ont repérés sur les caméras de surveillance et les ont appréhendés quand leur mère passait à la caisse. Leur père, Vincent, a indiqué au Parisien que son épouse a : "tout de suite payé les jouets volés, environ 50 euros. On les a mis à la poubelle. On a sermonné nos enfants, on les a privés de jeux vidéo, de cadeaux d'anniversaire. On leur a demandé de nous rembourser progressivement sur leur argent de poche et d'effectuer quelques travaux d'intérêt général dans la maison". Ils ont reçu la visite des gendarmes qui venaient leur apporter une convocation. Et le père en était "ravi", croyant qu'ils allaient “faire prendre conscience [à ses fils] qu'il ne fallait pas recommencer”. Mais les propos des deux officiers de police judiciaire ont dépassé à ses yeux toute mesure : “Ils ont expliqué à mon fils aîné qu'il serait photographié, qu'on lui prendrait ses empreintes digitales et aussi ses empreintes génétiques, ajoutant même que mon fils ne pourrait pas forcément exercer le métier qu'il veut faire plus tard car il serait fiché !”

Persuadé que le Fnaeg était réservé aux seuls délinquants sexuels, le père a d'abord cru à du bluff, avant de réaliser que les gendarmes avaient le droit de mettre à exécution cette menace.

“Pas du bétail”.   Révolté, il a annoncé qu'il refuserait tout prélèvement génétique sur ses enfants, même si la loi punit ce refus d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende : “C'est une connerie de gamins ! Je ne suis pas d'accord pour qu'ils le paient au prix fort, a-t-il tonné dans le Parisien, ce n'est pas du bétail que l'on doit marquer au fer.” Lors de l'audition le 5 mai des deux gamins, les enquêteurs et le substitut du procureur ont finalement fait machine arrière, n'ont demandé ni relevé d'empreintes digitales, ni effectué de prélèvement génétique, et ont bouclé l'affaire par “un rappel à la loi”.  “Il y a une part de maladresse des deux gendarmes qui n'ont pas voulu les ficher mais leur faire peur [dit-on à la gendarmerie] même si la loi* l'autorise.”

Lancé en 1998 après l'arrestation du tueur en série Guy Georges, le Fnaeg a d'abord été conçu pour pister les pédophiles, délinquants et criminels sexuels. En 2001, le ministre de l'Intérieur socialiste Daniel Vaillant l'a fait élargir aux autres crimes, de sang, de terrorisme, d'actes de torture et de barbarie, et d'attaques à main armée.

 Puis le 19 mars 2003, la loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy a encore étendu le champ d'application du Fnaeg à quasi tous les délits, même aux vols à l'étalage, dégradations d'abribus ou arrachages d'OGM. Seuls désormais échappent au fichage génétique les usagers de stupéfiants, les personnes punies de simples contraventions et les auteurs d'abus de biens sociaux.

Si le Fnaeg, qui contient aujourd'hui quelque 400 000 profils génétiques, permet de résoudre des crimes anciens et d'innocenter des suspects, son extension massive “à de petites infractions et sans distinction d'âge” inquiète Ollivier Joulin, vice-président du tribunal de grande instance de Bordeaux et membre du Syndicat de la magistrature : “Un enfant fiché pour une bêtise risque de le traîner pendant quarante ans, soit la durée autorisée pour la conservation des ADN. Il risque aussi de ne pas pouvoir accéder à la fonction publique ou à certains autres métiers.” Intervenu plusieurs fois de “façon préventive” pour que des mineurs punis par des sanctions éducatives (et non par une peine) ne soient pas enregistrés dans le Fnaeg, Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme, redoute qu'un jour des très jeunes enfants le soient : “L'idée de marquer  génétiquement un gosse qui n'a pas dix ans pour un vol dans un magasin et d'en garder la trace indélébile dans un tel fichier est injustifiée, disproportionnée, scandaleuse. Damner à vie un enfant qui a fait une ânerie ou repérer les petits turbulents dès la crèche,  c'est une politique qui consiste à enfermer les gens dans la délinquance.”

       Réflexion des M. Sarkozy : Mais puisque c'est dans leurs gènes !


Nouvelles du monde à l'envers :

Israël : Par on ne sait quel accident politique (sans doute manœuvre  intérieure contre Olmort), deux organisations israéliennes de défense des droits de l'homme, relayées ici par Le Monde, RÉVÈLENT… ce que nous savions depuis longtemps, à avoir que les innombrables prisonniers palestiniens (aujourd'hui plus de 11 000 !), le plus souvent arrêtés sur simples soupçons jamais vérifiés, et sans jugements, sinon parfois par des tribunaux militaires, sans avocat ni le moindre recours, sont torturés pendant une moyenne de 35 jours, pour "ramollir leur résistance", par privation de sommeil, nudité totale, coups, menottage, obligation de "se tenir dans des positions inconfortables ou d'exécuter des mouvements douloureux", et tout simplement torturés si on les "soupçonne de posséder des informations sur des projets d'attentats". Bref, pire qu'à Guantanamo et depuis plus longtemps, pire qu'en Afrique du Sud de l'Apartheid, bien pire que ce que l'Inquisition faisait subir aux "nouveaux chrétiens" accusés (le plus souvent de façon mensongère) de judaïser en secret !

Et 700 000 sont passés par là ! Plus d'un tiers des Palestiniens mâles.

Mais pourquoi cela s'arrêterait-il ? Israël est une démocratie, au Proche-Orient le plus ferme soutien des USA (qui pratiquent et légitiment les mêmes tortures, bien qu'à moindre échelle), et chouchoute de notre Europe libérale à la conscience malade de la Shoah ! (On la comprend : tous les parents de ces gens n'ont-ils pas été les collabos d’Hitler !). Et ce n'est sûrement pas M. Sarkozy qui trouvera à redire à cette fermeté contre le… terrorisme !



Le Journal intempestif est heureux
de vous rappeler la parution de


LE TROTSKISME
UNE HISTOIRE SANS FARD

De son rédacteur
Michel Lequenne
Editions Syllepse - 24 Euros